Amon-rê

Egypte ancienneEgypte ancienne

Amon-Rê

Dieu du soleil et dieu du vent

Amon


C'est au début du Moyen Empire que nous le voyons apparaître dans la religion thébaine, d'où venait-il? On ne peut le dire avec certitude. Certains savants, ayant constaté qu'un des dieux de l'ogdoade hermopolitaine portait ce nom d'Amon {« le [dieu] caché »}, ont conclu que cet obscur génie de la vieille cité théologique avait été « emprunté » par les thébains, pour servir de « noyau » à une nouvelle famille divine. Il est plus probable qu'Amon fut, à l'époque, un obscur dieu local de la Thébaïde, implanté à Karnak depuis longtemps. Mais il est vrai que sa théologie, qui voit en lui un dieu de l'air ou encore de la fécondité, s'est constituée à partir d'emprunts aux grandes doctrines d'Héliopolis, d'Hermopolis et de Memphis, parfois même à des cultes moins célèbres, tel celui de Min de Coptos. On représente Amon, dieu anthropomorphe, comme un être humain coiffé d'un mortier dans lequel sont fichées deux hautes plumes {couronne atef}, parfois doté d'une tête de bélier. Mout, déesse locale d'un bourg voisin de Karnak, et Khonsou, dieu lunaire deviennent respectivement son épouse et son fils. C'est la politique qui assura le succès historique d'Amon. Dieu des rois thébains qui chassèrent les Hyksôs, il devint dieu suprême de l'état libéré, et bientôt, patron de l'empire qui se constitua. C'est sous les dynasties du Nouvel Empire que l'on peut le mieux suivre sa montée vertigineuse: la visite de ses temples, l'examen des richesses dont jouissait son clergé, le rôle déterminant que ses grands prêtres jouèrent à plusieurs reprises dans l'état, montrent à l'évidence que son prestige et sa puissance avaient distancé de très loin ceux des autres dieux du pays. La décadence d'Amon naquit de cet excès même de puissance: trop de cultes étaient lésés, et les rois eux-mêmes devaient trop compter avec les pontifes d'Amon. L'épisode d'Amarna ne fut sans doute qu'une alerte, mais on assiste, sous les dynasties suivantes à la progressive remontée des cultes qu'Amon avait éclipsés. Sans doute le grand dieu thébain gardera-t-il encore, pendant plusieurs siècles, sa place enviable de dieu national, ses pontifes trouveront même la possibilité de s'instituer rois et de gouverner quelque temps à travers l'oracle de leur dieu, son culte se répandra jusque dans les oasis libyennes, et les souverains éthiopiens l'adopteront comme dieu suprême. Mais la destruction de Thèbes, en -664, par les Assyriens, sonne le glas de la religion d'Amon. Son culte continue à être rendu, au milieu des ruines de sa capitale dévastée, mais les dieux des provinces, libérés du joug économique de Thèbes, retrouvent leur faveur perdue. C'est Osiris qui, peu à peu, prend à travers le pays la place prédominante qu'Amon avait jadis.